Voici ma traduction de la vidéo du Dr Sarah Hallberg, clic sur l’image pour l’écouter en version originale. J’ai ajouté des informations utiles là où il y a des *** dans le texte traduit.
4 mai 2015
INVERSER LE DIAGNOSTIC DU DIABETE DE TYPE 2 EN IGNORANT LES CONSIGNES
Dr Sarah Hallberg, spécialiste de l’obésité, IN 47904, États-Unis
»
…J’ai l’honneur de travailler avec des personnes obèses, qui ont souffert énormément avant qu’elles ne viennent me voir : elles vivaient la honte, la culpabilité, les reproches, la discrimination…
Beaucoup de personnes, y compris dans le milieu médical, pensent que les obèses sont responsables de leur situation, que s’ils se contrôlaient, ils ne seraient pas en surpoids et qu’en fait ils ne sont pas motivés à changer.
C’est faux !
Les seuls reproches à faire ce n’est pas aux obèses qu’on doit les faire, mais bien aux recommandations médicales officielles concernant l’obésité …
Et il est temps de changer cela …
L’obésité
L’obésité est une maladie, ce n’est pas quelque chose de « créé » par un manque de force de caractère. C’est une maladie hormonale et beaucoup d’hormones sont concernées dans cette maladie. Une des hormones principales est l’insuline.
La résistance à l’insuline & diabète
La plupart des personnes obèses sont résistantes à l’insuline. Etre résistant à l’insuline est un état qu’on qualifie de « pré-diabète »
Le travail de l’insuline est de conduire le glucose ou le sucre sanguin dans les cellules, là où il peut être utilisé.
En gros, quand quelqu’un est résistant à l’insuline, il a des difficultés d’amener le sucre sanguin là où il doit aller or le sucre ne peut pas rester dans le sang après avoir mangé, sinon nous aurions tous une crise de diabète après chaque repas.
Quand quelqu’un est résistant à l’insuline, la réponse de l’organisme c’est d’en créer plus….
Le niveau d’insuline grimpe alors … Pendant une période, parfois même pendant des années, ce niveau va grimper alors que le taux de sucre sanguin lui pourra ester normal.
Cependant, cette situation ne perdure généralement pas sur le long terme.
Le taux de sucre sanguin va finalement augmenter et c’est le diabète !
Cela ne vous surprendra certainement pas que la plupart de mes patients obèses ont une résistance à l’insuline ou ont le diabète…
Si vous pensez « ouf, je ne suis pas concerné » sachez que pratiquement 50 % des américains adultes sont considérés comme diabétiques ou pré-diabétiques…et comme je viens de le dire, les gens ont des niveaux élevés d’insuline ou sont résistants à l’insuline pendant des années, parfois même des dizaines d’années avant que le diagnostic du diabète ou même du pré diabète ne soit posé….
En plus, il a été démontré que de 16-25 % des adultes dont le poids est dans la norme sont aussi résistants à l’insuline…
Conséquences de la résistance à l’insuline
L’insuline nous donne faim et les aliments que nous mangeons seront stockés sous forme de graisse… Et oui, l’insuline est notre hormone de stockage des graisses.
Vous commencez à comprendre le problème pour des maladies comme l’obésité et des problèmes métaboliques comme le diabète.
L’alimentation
Tout ce que vous mangez est soit
– un hydrate de carbone
– une protéine ou
– une graisse et
ces 3 macronutriments ont tous un effet très différent sur le taux de glucose ou d’insuline.
Quand nous mangeons des hydrates des carbone, notre taux d’insuline et de glucose va augmenter rapidement, il augmentera beaucoup moins avec les protéines et si nous mangeons des graisses, le taux d’insuline ne bougera pas ! Ceci est très important !
Repensez à la dernière fois où vous avez mangé un repas chinois, version américaine…
Nous savons tous qu’il y a des « règles » associées à ce genre de repas, n’est-ce pas ?
La première règle, c’est que vous allez manger trop ! Parce que le signal de satiété ne sera pas envoyé au cerveau avant que vous « n’explosiez littéralement » …
La seconde règle, c’est qu’une heure après le repas vous serez affamés. Pourquoi ? Et bien parce que le riz dans ce repas va faire en sorte que le glucose et l’insuline vont atteindre des sommets rapidement et ça amènera :
la faim, le stockage de graisses et des envies de manger à nouveau …
Donc, si vous êtes à la limite de la résistance à l’insuline et que votre taux d’insuline est déjà élevé, vous avez réellement de plus en plus faim, et ce en continu et on se retrouve dans la situation suivante :
vous mangez des hydrates de carbones => votre taux de glucose augmente => votre taux d’insuline augmente => vous avez faim et vous stockez des graisses => et le cycle recommence
Quelles sont les recommandations officielles d’un régime pour diabétiques ?
Dans le cas du Diabète de type 2, les recommandations officielles américaines sont de consommer 40-65 grammes d’hydrates de carbone par repas, en plus des collations.
Croyez-moi, c’est une quantité importante d’hydrates de carbone !
Et rappelez-vous ce qui va se passer avec le glucose et l’insuline quand ces personnes vont manger ces hydrates de carbones …
Nous recommandons donc officiellement à ces personnes de manger exactement ce qui cause leur problème ! Cela semble incroyable, non ?
Le diabète est une intoxication aux hydrates de carbones. Un diabétique ne sait plus envoyer le sucre sanguin dans les cellules…et ça pose un problème à court terme mais les conséquences à long terme sont bien pires.
La résistance à l’insuline est en fait une intolérance aux hydrates de carbone …
Alors pourquoi recommande-t-on toujours à ces personnes de consommer des hydrates de carbone?
Les directives de l’association américaine du diabète spécifient
qu’il y a une évidence peu concluante de maintenir une limite spécifique de la consommation des hydrates de carbones …
mais
ces directives disent aussi, ce que nous savons d’ailleurs tous, que la consommation d’hydrates de carbone est le seul et le plus important facteur dans l’augmentation du taux de sucre sanguin et que dès lors, en cas de diabète avéré, la médication est essentielle…
Ces directives ajoutent que si la personne prend des médicaments, il faut alors veiller absolument à manger des hydrates de carbone, sans quoi le taux de sucre pourrait diminuer de trop …
Analysons ce cercle vicieux
Si vous mangez des hydrates de carbone => vous devrez prendre des médicaments => si vous prenez des médicaments, il faudra manger plus d’hydrates de carbone pour éviter les effets secondaires de ces médicaments => etc
Pire : nulle part ne figure dans les directives ADA (american diabetes association) l’objectif d’inverser le processus et de faire disparaitre le diabète …Or
Le diabète de type 2 peut évoluer positivement…
Dans beaucoup de cas, surtout si l’on s’y prend tôt assez, nous devons informer les personnes du fait que l’évolution possible du diabète est réelle et leur donner les conseils pratiques pour y arriver
Parlons des hydrates de carbone :
Grande nouvelle : nous n’en avons pas besoin ! Notre consommation journalière minimum nécessaire est de …0
Il existe en effet des acides aminés essentiels (protéines), des acides gras essentiels(graisses) mais il n’y a pas d’hydrates de carbone essentiels.
Et un nutriment est essentiel, quand nous en avons besoin pour fonctionner et que notre organisme ne sait pas le produire via un autre moyen.
Or nous savons produire beaucoup glucose via un autre moyen, via le processus de néoglucogénèse.
Donc nous n’avons pas besoin d’hydrates de carbone et d’ailleurs leur surconsommation nous rend très malade…
Alors dire aux patients de consommer près de, si pas plus, que la moitié de leur source journalière d’énergie en hydrates de carbone, ne fait pas sens.
Qu’est ce qui fait sens ?
Ce qui fait sens c’est de diminuer la consommation d’hydrates de carbone de beaucoup. Dans ma clinique, nous expliquons aux patients que la plus petite partie de leur consommation journalière doit être composée d’hydrates de carbone et pas la plus grande partie !
Comment cela fonctionne-t-il ?
Quand nos patients diminuent leur consommation d’hydrates de carbone, le glucose diminue, ils n’ont plus besoin d’autant d’insuline et ce processus est rapide…
Selon une étude, le plus grand et seul facteur de risque pour les maladies coronariennes est la résistance à l’insuline ! Cette résistance à l’insuline est responsable de 42 % des crises cardiaques.
Le fait de diminuer les hydrates de carbones amène des résultats tellement rapides qu’on arrive réellement à éviter des prises de 100aines d’unités d’insuline aux gens endéans une cure de quelques jours ou semaines.
Une de mes histoires favorites :
C’est une histoire très récente : une jeune femme, avec un historique de près de 20 ans de diabète de type 2, est arrivée chez nous alors qu’un médecin d’une autre clinique lui avait dit qu’elle était « juste malade » et qu’elle « allait devoir s’y faire » …
Son diabète était incontrôlable, alors qu’elle prenait plusieurs médicaments, incluant près de 300 unités d’insuline injectées en continu, via une pompe – malgré cela, son taux de sucre était toujours hors contrôle … Nous l’avons mise au régime LOW CARB (diminution des hydrates de carbone) pendant 4 mois. Elle a perdu du poids mais mieux que ça, elle n’est plus malade. Son taux de sucre est normal et ce, sans médication : plus de pompe à insuline, plus de piquage de doigts plusieurs fois par jour, plus de diabète …
Une des plus grande joie pour un médecin c’ est de dire aux personnes qu’ils n’ont plus le diabète.
Est-ce que pour autant ils sont guéris ? Est-ce un miracle ?
S’ils étaient guéris, cela voudrait dire que le diabète ne peut pas revenir or s’ils commencent à remanger des hydrates de carbones de façon excessive, le diabète peut revenir donc non, ils ne sont pas guéris mais ils n’ont plus de diabète … et cela restera le cas, aussi longtemps que les hydrates de carbone seront évités.
Qu’est ce que ce régime n’est pas ?
Un régime à faible consommation d’hydrates de carbone n’est pas un régime sans hydrates de carbones et n’est pas, non plus, un régime à haute teneur en protéines.
Souvent des amalgames sont faits et le régime est alors critiqué à cause de ces amalgames alors qu’ils sont faux !
Que doit-on alors manger ?
Si nous diminuons les hydrates de carbone de l’assiette, qu’allons nous y mettre à la place ?
Rappelez-vous : il y a 3 sortes de macro nutriments, si on en diminue un, un autre doit augmenter …
Mes patients mangent dès lors du… GRAS et beaucoup de gras ! Ils sont heureux parce que c’est bon, goûteux et très satisfaisant d’en manger.
La graisse est le seul macro nutriment qui va contenir notre taux de glucose / taux de sucre sanguin et notre taux d’insuline à un niveau normal.
Mes 5 règles simples pour les repas
Ces règles sont d’autant plus importantes si vous avez des soucis avec l’insuline
règle 1 : si vous voyez sur l’étiquette d’un aliment : « FAIBLE TENEUR EN GRAISSE » ou « ZERO GRAS » : laissez le produit en rayon ! S’ils ont sorti la graisse, ils ont rajouté des hydrates de carbones et d’autres produits chimiques à la place
règle 2 : mangez de la vraie nourriture ! C’est la règle la plus importante pour un régime à faible teneur en hydrates de carbone : la vraie nourriture n’arrive pas emballée et personne ne devrait vous dire que la vraie nourriture est « naturelle ». Vous êtes en effet supposés savoir que l’aliment est naturel rien qu’en le regardant !
*** à ce propos, un très chouette bouquin
règle 3 : ne mangez pas si vous n’aimez pas l’aliment!
règle 4 : mangez quand vous avez faim et pas quand vous n’avez pas faim, quelque soit l’heure indiquée sur votre montre …
règle 5 : évitez les « GPS » : Grains – Potatoes – Sugar (céréales – pommes de terre – sucres)
la dernière règle peut sembler compliquée : … pas de céréales ! nous n’en n’avons pas besoin puisqu’ il s’agit d’hydrates de carbone
On nous a dit que les céréales complètes étaient tellement bonnes pour la santé, qu’en est-il réellement ?
En réalité il y a très peu d’aliments qui sont à base de céréales complètes …la plupart des aliments dont on nous dit qu’ils sont à base de céréales complètes sont hautement transformés et le bénéfice des fibres est de par ce fait souvent annulé.
Si vous ne faites pas partie des personnes sensibles à l’insuline, vous pouvez manger des vrais aliments aux céréales complètes.
Par contre, si vous faites partie de la quantité énorme de personnes sensibles à l’insuline, manger ces aliments aggravera la situation…
Est-ce qu’une personne non sensible à l’insuline peut aussi suivre ce régime ?
Oui, je suis un bon exemple : j’ai décidé il y plus d’un an de diminuer mon apport en hydrates de carbone comme ce que je propose de faire à mes patients obèse.
Dans mon cas, ce n’était pas obligatoire pour mon état de santé mais ça l’était pour eux. Aucune contre indication pour ce régime, si ce n’est des rares syndromes qui l’interdisent ***1
Diminuer l’apport en hydrates de carbone sera donc bon pour vous, même si cela n’est pas une nécessité.
Qu’est-ce que vous pourrez manger ?
Pour le petit déjeuner par ex. des muffins à base de farine de coco – j’utilise toutes les farines sans céréales pour cuisiner : coco, lin, amandes, noisette, … et les plats sont délicieux
Pour le diner je peux remplacer les « amidons » par des champignons par ex.
Mes patients et moi mangeons des plats délicieux et adorons cela.
***2
Que disent les recherches ?
Il y a des tas d’études sérieuses qui confirment les avantages de ce type de régime pour le diabète, pour les personnes à risque au niveau cardio-vasculaire, pour l’obésité, …De nombreuses études montrent aussi que le taux d’inflammation est fortement diminué grâce à ce régime, ce qui rend les choses très intéressantes pour des maladies comme le cancer par ex.
Pourquoi ce régime n’est-il pas la norme ?
Pour deux raisons majeures :
1/ status quo … c’est compliqué de changer les règles…il y a beaucoup de personnes concernées
Pendant des années on nous a dit qu’il ne fallait pas manger gras pour rester en santé or de récentes études montrent qu’il n’y avait à l’époque aucune raison objective de recommander aux américains de ne plus consommer de graisse – et l’ajout massif d’hydrates de carbone dans nos assiettes date de cette époque … il s’agissait d’un énorme essai sur des millions de personnes qui a échoué de façon misérable…
deuxième cause
2/ l’argent …il y a énormément d’argent en jeu et vous garder malades permet d’en gagner beaucoup … de plus, les fameuses recommandations concernant notre santé sont faites par certaines personnes en situation flagrante de conflit d’intérêt …
La solution pour l’épidémie de diabète dans ma clinique est très claire
Arrêtez d’utiliser des médicaments pour traiter des aliments.
Pour une maladie dont la cause principale est la consommation d’un aliment en particulier, éliminez-le de votre assiette ou du moins réduisez la consommation d’hydrates de carbone !
Rappelons-nous ce que l’on savait déjà dans le passé :
Hippocrate disait il y a des milliers d’années « que ton aliment soit ta première médecine » et pas l’inverse …
»
***1 ces rares syndromes sont les suivants : déficience en carnitine, déficience en carnitine palmitoyltransferase I et II, déficience en carnitine translocase, défaut de beta oxidation, déficience en chaine moyenne, longue et courte d’acyl déhydrogenase, déficience en chaine longue & moyenne 3 hydroxyacyl CoA, déficience en pyruvate carboxylase, porphyria – autres cas où il faut être prudent : bilan sanguins montrant une faiblesse hépatique, historique de pancréatite, maladie de la vésicule biliaire, insuffisance rénale, malnutrition, by-pass, tumeur abdominale ou/et fonction intestinale anormale, diminution de la motilité intestinale, tumeurs hépatiques
en cas de doutes, parlez-en à votre médecin et demandez une prise de sang complète avant de vous lancer dans ce régime
***2 quelques bons livres de recettes (en anglais) LCHF (low carb – high fat donc faible teneur en hydrates de carbone et haute teneur en graisse)
– the ketogenic kitchen Domini Kemp & Patricai Daly
– super Food for Superchildren: Delicious, low-sugar recipes for healthy, happy children, from toddlers to teens de Tim Noakes
– the real food revolution de Tim Noakes
– against all grains de Danielle Walker
pour plus d’infos, n’hésitez pas à me contacter
http://www.catherinecampioni.be
personnellement, j’ai diminué drastiquement la consommation des hydrates de carbones en janvier 2017 et me sens très bien depuis 😉